Poèmes

Femme de pêcheur

Pour leur standing, certaines femmes se doivent de rester à la maison.
Pour sa survie, la femme de pêcheur doit aller au charbon,
Elle s’en va proposer la fraicheur de son poisson,
Tout comme les agriculteurs offrent leurs melons ou leurs cornichons.
mis surtout n’allez pas croire qu’elle a le bourdon ;
Elle a même aux lèvres une chanson
Si vous lui demandez, elle vous dira tout sur le poisson ;
Pour le pêcher, quelle en est la façon ;
Au filet, à la mitraillette ou à l’hameçon.
pour le cuisiner, quelle en est la préparation ;
Grillé, à l’étouffée, en papillotte, aux poivrons ou aux oignons,
Que c’est avec la pipérade que s’accomode le mieux le thon

Mais au fait, comment la fait’on ?
Ca c’est une autre leçon.
Peut-être que, si un jour le temps lui en laisse l’occasion,
Elle se fera un plaisir de vous en révéler la fabrication.

En attendant, si vous avez choisi de venir près d’elle faire vos provisions,
Sachez qu’elle vous en est reconnaissante, vous en remercie et de votre choix vous fait ses félicitations.

Salutations !

Liliane Dupain – 12 mai 1995

Dignité

Puisque les frontières ont été enlevées,
pour de bénéfiques lendemains,
Les artisans de la mer et bien d’autres seront éliminés,
c’est hélas leur destin.
L’évolution du monde est ainsi ; l’homme devient requin.
Il ne veut que profits ; ça le rend inhumain,
Il supprime les petits s’il y a peu de gains.
Il vous faudra, malgré votre chagrin, prendre un autre chemin.

Mais avant, il faut que je dise à tous ces vilains :

Vous Messieurs les Bureaucrates qui avez appris à compter,
Vous Messieurs les Diplomates qui avez appris à parler
Vous Messieurs les Mareyeurs qui avez appris à multiplier,
Vous tous, Messieurs les Magouilleurs sangsues de leur communauté,
Qui n’avez pas de coeur encore moins de respect ;
Ne prenez pas les pêcheurs pour des imbéciles ou des insensés ;
Car loin de toutes vos horreurs, vos ambitions malsaines et vos saletés,
Ils ont le mérite, Eux, d’avoir su la préserver.

De quoi je veux parler ?

Oh pardon mais comment pourriez vous le deviner ;
Elle vous a depuis si longtemps abandonnée !…….

Votre dignité.

Liliane Dupain – 3 mars 1996